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11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 08:00
Fort Saint Louis Fort de France, Martinique

Fort Saint Louis Fort de France, Martinique

La politique  ne  pouvait  changer nos vies. Les  discours restaient sans  d'effet. Un peuple ne s'identifiait plus à ses élus. Camper debout la nuit pour être entendu devenait obligation, contaminant d'autres nations.
On ne montrait   que des images de combats, de colère, d'attentats à la télévision. On bafouait notre besoin de renouvellement, d'équilibre, on piétinait  notre foi en l'avenir.
Si demain l'évolution de la société conduisait à descendre  un escalier étroit et raide creusé dans la roche instable du temps, nous nous précipiterions. Car  l'espoir est  bon guide. Au bout de la route attendent les palmiers et la lumière. Au bout du chemin, une jeunesse enthousiaste et désireuse de se prendre en main, une nation déterminée font entendre une voix de ténor sans laquelle l'Opéra politique n'est rien.
SI DEMAIN
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4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 08:00
Cerazy Wysynski ( National Geographic)

Cerazy Wysynski ( National Geographic)

Défi 163 lancé par Jill-bill pour les Croqueurs de mots: d'après photo.
Si je dresse l’oreille, c’est qu’aujourd’hui je n’entends pas la pluie clapoter ni le vent mordre. J’ai tombé le bonnet et l’écharpe, rongé le plâtre qui m’abritait et mon museau prend la brise comme une bonne odeur de fromage. Une grive chante et puisqu’elle m’ensorcelle, elle doit aussi pétrifier les chats du quartier. J’ai tout mon temps, dimanche s’éveille, les trottoirs sont vides. Un soleil rose rase mon coin de mur et je me tiens dans sa chaleur comme en suspens. Les rues sont calmes, elles vont emprunter le grand escalier du printemps. Mais chut! Personne ne sait encore que les jonquilles, les cerisiers, les pervenches ou le genêt à balais ont prêté leurs parures et leurs parfums. C’est venu d’un coup cette nuit, ça s’est installé comme la fête foraine sur la Grand-Place du village.
Attention, la fanfare va entonner un hymne vernal, faites comme moi : tendez l’oreille !
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28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 21:55
DE LA PAIX
De là-haut, la planète semble apaisée telle une colombe qu’un vol aux quatre coins de la terre aurait comblée. Trop beau pour être vrai, trop irréel, flou, hors de portée. La nature pourtant fait bien les choses et ne laisse rien au hasard. Le paradis n’existe pas mais on peut s’en approcher, l’imaginer, tendre vers lui.
On peut s’unir et ne céder ni à la panique, ni aux menaces. Depuis l’hydravion du futur, percevoir un territoire où il fait bon vivre, partager ou respecter des idées, des croyances, sans violences et sans heurt. Depuis les nuages, entrevoir un monde naviguant sur les eaux calmes de la tolérance.
DE LA PAIX
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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 19:47
BLOG EN PAUSE
A BIENTOT

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29 février 2016 1 29 /02 /février /2016 08:00
COMMUNIQUER

C’était samedi soir, un bar comme un autre. Une scène et un groupe, guitaristes et chanteur, de la musique pour tous les âges, Manu Chao, Mark Knopfler, de la bonne musique, des spots lumineux, on siffle, on applaudit, on chante aussi, on n’ose pas encore danser.

On consomme, une pinte de Guiness, un verre de vin, un coca, une assiette à partager, un burger, des frites. On est entre amis, on s’amuse, on échange, un week-end comme un autre, une fin de soirée banale.

Il y a ces filles qui entrent, elles sont trois, portent des bottes, des shorts, ont  des cheveux blonds, une coiffure afro, elles s’installent. Aussitôt absorbées, silencieuses, immobiles, concentrées, elles m’intriguent. Pas un bruit à leur table, pas un chuchotement, pas une parole échangée. Rien. Isolées ensemble, au coude à coude, elles parviennent à ne pas se regarder, une réussite ! Car ces rencards entre filles, ces retrouvailles après une semaine de travail ont un but. Vite, vite, ouvrir son sac, sortir son téléphone portable, s’installer confortablement, se pencher sur son siège, croisant les jambes, provoquante sans le savoir et… pianoter, pianoter… Une soirée d’enfer !

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22 février 2016 1 22 /02 /février /2016 08:00
Défi 160: D'UNE INCONNUE
Pour ce 160ème défi chez les Croqueurs de mots,  Lénaïg a choisi pour thème: un personnage sort du livre. J’ai choisi d’être cette inconnue dans la nouvelle : "Lettre d’une inconnue " de Stefan Zweig
Mon cher Stefan,
Pourquoi aujourd’hui, pourquoi ma révolte ? C’est que Valentin est passé la semaine dernière, a déposé ces roses blanches sur la table de ma cuisine. Les souvenirs me rongent.
Il y a eu ce romancier R., auquel tu m’as liée à l’âge de treize ans. Tu m’as ôté l’insouciance, tu m’as rendue femme, amoureuse et lucide déjà, tristement lucide. J’aimais sans espoir, au-dessus-de ma condition, j’aimais un homme jeune mais plus âgé que moi, un homme à femmes, collectionneur, viveur, sans attache.
Quand j’ai eu dix-huit ans tu as provoqué nos corps à corps, m’obligeant à renoncer à l’union des cœurs car R. ne voyait que ma peau fraîche de demoiselle peu farouche et la promesse d’instants légers, de peu de conséquence. J’avais de l'audace, j'étais moderne avant l'heure,  revendiquais mon indépendance,  ne voulais pas peser sur sa vie. Je suis fière de ce personnage-là, de ses actes, de sa volonté. Je me plais autant que tu as pris du plaisir à me créer.
Je t’en veux pourtant car tu imaginé le gâchis et la douleur d’une fin de vie misérable. Je meurs du chagrin d’une mère qui perd un enfant de cinq ans. C’est l'enfant de R. qui gît dans mes bras et je l’en informe, à l’heure de disparaître à mon tour. Cet esprit volage  se souvient à peine de moi, dans sa tête une petite musique, c’est tout. Mais pourquoi ne m’as-tu pas unie à l’un de ces hommes riches qui me courtisaient et se disaient prêts à élever mon fils ?
Même Phillippe Besson n’a pas eu le cœur aussi sec. Lui a inventé un fils à Marcel Proust, un fils adoré de sa mère, ignoré de son père, et qui découvre l’amour, le vrai, partagé, fusionnel avant de mourir dans les tranchées de la Grande Guerre. Moi, je me consume, je me refuse au cours médiocre d’une vie sans R. et je prive mon enfant du bonheur sur terre. Je suis amour déçu, amour vaincu, je ne suis plus. Je suis toi, bien avant ta propre désillusion.
Mais je traverse le temps, nous le traversons ensemble. Là est notre victoire, je ne suis pas réellement en colère.

 

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16 février 2016 2 16 /02 /février /2016 20:00
POURTANT DEJA
Saison grise et pluvieuse, jours tristes et nuages, soleil fier mais timide, lumière incertaine,  matins flous et midis ternes, vent giflant l’après-midi, façades décolorées, arbres nus, frileux et chancelants, réverbères flirtant avec le jour, muselant la nuit, balcons en berne, froid insidieux, vieilles douleurs, vacances lointaines, projets diffus, carnavals déjantés, ronflements sous la couette, séries TV, soupe aux vermicelles, pommade Vicks, Doliprane.
Pourtant déjà, fragiles, précoces, soulevant le bitume…des jonquilles.
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8 février 2016 1 08 /02 /février /2016 08:00
DEFI 159: VALENTINE, VALENTINE
Défi 159 proposé par Fanfan pour les Croqueurs de mots, poster une annonce sur MEETIC en utilisant les mots suivants : foire, poirier, carambar, marchandise, bois, tagada, rose, yatch.
MEETIC je m’en fiche un peu, alors l’annonce sera fantaisiste et/ou plausible selon l’inclination des cœurs.
Et si la société n’avait qu’à faire silence, si nous nous offrions des ROSES sans offense
Si nous nous embrassions mêlant nos CARAMBARS, le rouge de nos lèvres, et de nos joues les fards
Si allier nos odeurs, allier nos phéromones, s’opérait sans pénis et sans testostérone
Si l’union de nos cœurs était une vaste FOIRE où l’absence d’œstrogène était plus qu’une gêne
Si dans les bras d’une fille, n’étant que MARCHANDISE, j'apprenais le plaisir, l’amour et le désir
Et si je le savais, depuis longtemps déjà, m'exerçant au POIRIER gavée de fraises TAGADA
Et si intimement ce n’était que cela, une femme pour une femme, elle et moi, elle émoi
Je hurlerais au BOIS ou sur le pont d’un YATCH 
M'exprimerais sans honte, légère,  avec fierté,
Je hurlerais la vie, la joie, la volupté
D’être la Valentine d’une Valentine aimée
D’être une âme câline par une autre adorée
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1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 10:00
DANS LA TETE
Il est entré dans l’officine d’un pas lent et hésitant, en appui sur une canne, un feutre lui couvrait le crâne. Sa voix chevrotait mais ses yeux noirs pétillaient, il savait parfaitement ce qu’il voulait : un médicament pour le transit. J’ai annoncé des noms : DULCOLAX, MICROLAX, PURSENNIDE, MODANE etc…
« Oui c’est ça » il a dit, et puis « mais non, cherchez dans votre ordinateur. »
J’ai demandé s’il voulait des suppositoires ou des comprimés. Il a dit : « des comprimés marron » puis a affirmé « MICROLAX, c’est ce que je veux !
  • Ce sont des suppositoires, monsieur.
  • Eh bien, je ne sais pas moi. La dernière fois, vous aviez trouvé tout de suite et si je reviens chez vous, c’est pour ça.
  • La dernière fois, vous deviez avoir une référence à nous montrer !
  • Oui et alors ! Vous n’avez qu’à chercher dans votre ordinateur! »
Il s’entêtait, faisait les cent pas le long du comptoir, levait les bras, tapait le sol avec sa canne. Ses joues rosissaient, sa bouche édentée frémissait de colère. Alors j’ai tourné l’écran vers lui, ai fait défiler les photos de tous les laxatifs connus, il niait chaque fois : « Non, ce n’est pas ça ! ». J’étais à bout d’arguments, je l’ai laissé repartir… Bredouille. Arrivé à la porte, me tournant le dos et secouant la main avec impatience, il a déclaré : « Franchement à notre époque, je ne comprends pas que vous aussi, vous ne soyez pas des ordinateurs !»
Nous nous regardées ma préparatrice et moi, ce petit intermède psychédélique était peut-être une caméra cachée, qui sait !

 

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 10:00
SUR PAUSE
Prendre la zapette et mettre le temps sur pause. On en a tous envie, ne serait-ce que pour juger du temps parcouru, se confronter à soi plus jeune, aux autres et essentiellement à ceux de notre génération. Voir comment ils ont grandi, physiquement et dans leur tête. Mesurer l’importance qu’ils avaient ou ont encore à nos yeux, repérer des erreurs, lever ou instaurer des doutes, pousser des soupirs. Regrets, soulagement, bien-être.
Les occasions ne manquent pas, le retour sur soi est quasiment obligatoire aujourd’hui grâce au net, aux réseaux sociaux, aux communautés. On se souvient, on se revoit ou pas, on se raconte aussi, on poste des photos d’hier ou des clichés actuels. On fige le temps. C’est ce qu’on croit.
Si je dis ça c’est que je viens de revoir Marius sur Arte, le tout premier évidemment, celui de Pagnol et d'Allégret. La première fois que ça « m’a fendu le cœur » j’avais huit ans et j’écoutais le texte dans la chambre de mes parents. On avait placé un trente-trois tours sur un tourne disques. Alors pour raviver mes huit ans, mon insouciance, pour me retrouver vautrée sur le lit avec mon chien Moustache et ma poupée Hélène, il a fallu que je ferme les yeux, que je me détourne de l’écran. Car le film regardé avec mes yeux d’adulte n’avait pas la saveur du passé.
On se raconte des « trucs de couillon ». Le passé c’est comme la poussière, ça se dépose. Alors pour le remuer on soulève les bibelots, les souvenir quoi, on passe un chiffon et on ne repose pas le cendrier ou la photo de grand-mère exactement au même endroit. Les souvenirs, ils ont bougé et c’est déjà plus les mêmes. Du temps a encore passé.

 

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